La crise de la solitude

Comprendre la solitude, une conséquence du renouvellement des formats familiaux et de la réduction de la taille des foyers dans une société individualiste.

En exergue.

La solitude a été déclarée « grande cause nationale » de l’année 2011 en France, et pour cause, puisque selon la Fondation de France, elle concerne aujourd’hui entre 10 % et 15 % de la population française (Fondation de France, 2016). Si ce phénomène est inhérent aux sociétés contemporaines, il reste néanmoins lié aux spécificités culturelles de chaque pays.L’étude « Loneliness around the World » indique que les personnes vivant dans des sociétés considérées comme « individualistes », comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, rapportent un fort sentiment de solitude (Barreto et al., 2020) À l’inverse, les participants vivant dans des sociétés plus « collectivistes » comme la Chine ou le Brésil, où le groupe et la communauté sont plus mis en avant que l’individu, sont moins sujets à la solitude. En Europe, selon un rapport de la Commission Européenne, 30 millions d’adultes « se sentent souvent seuls » (Centre Commun de Recherche de la Commission européenne, 2008).

Pour mieux comprendre ce phénomène, la Direction Générale de la Cohésion Sociale, placée sous la tutelle du Ministère des Solidarités et de la Santé, a identifié en 2017 trois formes de solitude : vie seul, isolement et sentiment de solitude (DGCS, Mission Analyse Stratégique, Synthèses et Prospective, 2017)

Selon cette étude, la part de la population vivant seule a plus que doublé entre 1960 et 2010, pour atteindre 15 % de la population en 2010. Le faible nombre de relations sociales concernait 5 millions de Français en 2014. En 2016, 10 % de la population française éprouvait un sentiment de solitude.

Ces différentes formes de solitude, vivre seul, avoir peu de relations sociales ou se sentir seul, ne se superposent pas toujours; elles s’expriment différemment au sein de la population, en fonction de l’âge, du sexe, du contexte socio- professionnel, familial et conjugal. Les causes sont également multiples : on distingue des causes individuelles, comme l’allongement de la vie (jeune et vieille) ou la perte d’autonomie, et des causes sociales ou collectives, comme l’individualisation de la société ou l’augmentation du nombre de familles monoparentales.

 

Définitions et mesures

Crise de la solitude ?

La solitude est l’état, ponctuel ou durable, plus ou moins choisi ou subi, d’un individu qui n’est engagé dans aucun rapport avec autrui. En dépit du fait que la solitude est un sentiment qui concerne la sphère intime, ses conséquences sont perceptibles dans les corps, et en tant que phénomène social, elle constitue un risque à prendre en charge par le planificateur (acteurs institutionnels, gestionnaires de biens, investisseurs, etc.).

1 - Les risques sanitaires liés à la solitude.

La solitude est associée à des risques accrus de problèmes de santé mentale (dépression, prédisposition au suicide, troubles schizoïdes) et physique (liés à des comportements alimentaires ou de vie qui favorisent les maladies de longue durée). Depuis les années 2010, de nombreuses publications scientifiques considèrent la solitude comme une maladie à part entière (McPherson, L. Smith-Lovin et al., 2006 ; L. Rico-Uribe, F. Caballero et al., 2018 ; J. Holt-Lunstad &T. Smith, 2015). Dès 2001, l’OMS relayait ce constat (OMS, 2001), notamment concernant le risque pour la santé mentale des personnes âgées, la solitude pouvant mener ou menant dans certains cas à des épidémies de dépression (OMS, 2013). Une réalité que l’isolement social dû à la crise du Covid-19 renforce d’autant plus (OMS, 2020 ; The Lancet*, 2021). Si la relation directe de cause à effet entre solitude et mortalité n’est pas attestée, on peut cependant affirmer avec certitude que l’isolement social et le sentiment de solitude entraînent une dégradation de la qualité de vie (Freakonomics*, février 2020).

Célèbre podcast de Freakonics ici :

Is There Really a « Loneliness Epidemic »? (Ep. 407) – Freakonomics

Elle est donc un problème qui concerne au premier chef l’investissement immobilier : en effet, dans la mesure où il investit dans des biens qui sont des lieux de vie et dont la valeur dépend de l’utilité qu’il procurent, l’investisseur doit se montrer attentif aux conditions d’existence de son utilisateur final.

2 – La solitude comme phénomène social.

 

Émile Durkheim dans son ouvrage intitulé Le Suicide (1897) montre que des comportements jugés intimes, privés – en l’occurrence le suicide, mais il est possible d’étendre cette hypothèse au sentiment de solitude – s’expliquent également par des mécanismes sociaux. Comprise comme phénomène social, c’est-à-dire comme altération du lien qu’un individu peut tisser avec les autres, la solitude est ainsi un phénomène influencé par l’organisation de la société, la reconfiguration des liens familiaux, mais aussi par l’environnement immobilier, et donc par la manière de construire la ville.

En 2011, la France a fait de la solitude une priorité nationale. Priorité qui semble toujours d’actualité aujourd’hui. La crise sanitaire et les confinements que nous traversons exacerbent en effet le sentiment de solitude ainsi que ses conséquences sur la santé physique et mentale. La directrice de la Fondation de France parle de « seconde épidémie, celle de la solitude », notamment parce que celles et ceux qui enduraient déjà l’isolement ont vu leur souffrance décuplée par ces moments de réclusion.

Aussi, si la solitude touchait principalement les plus précaires et les personnes âgées, elle s’étend à présent à d’autres populations jusque-là relativement épargnées, en particulier les jeunes ou les catégories socioprofessionnelles plus aisées.

Un phénomène corrélé à l’évolution de la physionomie des ménages et accentué par la crise sanitaire
Multiplications des formats familiaux, essor des micro-ménages et pression sur les marchés immobiliers

Depuis quelques décennies, les modèles familiaux et les typologies des ménages français tendent à se diversifier. L’archétype, représenté par deux parents et deux enfants, est devenu un assortiment de familles recomposées, de familles monoparentales, de séniors célibataires, de couples sans enfants, etc.

L’Insee souligne ainsi que « le nombre moyen de personnes par logement a régulièrement diminué depuis les années 1980, pour passer de 2,7 en 1984 à 2,3 en 2013 » (Insee, 2017)

Source : Insee, 2017

Selon la même étude, plus d’un tiers des ménages sont aujourd’hui constitués d’une seule personne, un tiers de deux personnes, et à peine un tiers de trois personnes ou plus.

Source : Insee, 2017

Ainsi, les processus à l’œuvre depuis les années 1970 se poursuivent : la taille des ménages rapetisse progressivement. Cette tendance découle principalement du vieillissement de la population et des changements dans les modes de vie (hausse des séparations, diminution des familles nombreuses…).

D’un autre côté, les ménages sont de plus en plus nombreux : leur nombre a augmenté de 4,2 millions depuis 1999. Selon l’INSEE, cette hausse est due pour moitié à la croissance de la population, et pour moitié à la réduction de la taille des ménages (Insee, 2017). Pour mieux comprendre ces évolutions, il est également nécessaire de les mettre en regard avec les phénomènes d’élévation de l’espérance de vie et de l’allongement de la jeunesse.

Bien que le stock de logements disponibles à l’échelle nationale soit suffisant pour soutenir la croissance du nombre de ménages, celui-ci se révèle déficient à l’échelle des villes.

 

 

Isolement et crise sanitaire

Il semblerait que la solitude soit moins douloureuse lorsqu’elle est partagée par tous. En effet, même si les personnes isolées disposent de revenus inférieurs et de logements plus petits que la moyenne de la population (Crédoc – Fondation de France, décembre 2020), elles déclarent avoir mieux supporté les deux premiers mois du confinement que la moyenne des Français (Fondation de France, 2020)

Pour près d’un quart des personnes en situation d’isolement, aucune des interactions sociales ne leur a manqué, contre 9 % des personnes non isolées. Pour 24 % (vs 11 % de celles non isolées), le confinement n’a eu aucun impact sur leurs déplacements (hors contexte professionnel) car elles ne sortaient déjà que très peu ou pas du tout.

L’isolement relationnel, qui était jusqu’alors le sort d’une minorité d’individus, est devenu la norme durant deux mois. Cette distanciation sociale imposée a constitué une rupture forte dans les habitudes de sociabilité de nombreux Français, mais nettement moins chez les isolés.

Aussi, les restrictions des interactions sociales qui ont régi les deux mois de confinement ont pu être vécues, pour les personnes isolées, comme une période de répit, une manière de « mettre sur pause » quelques-unes des injonctions sociales auxquelles elles ne répondent pas.

Logement, isolement et crise du Covid-19, quelles conséquences ?

Comme souvent, les inégalités s’enchevêtrent : pendant le confinement, la moitié des isolés a vécu dans moins de 35 mètres carrés par personne, contre 40 mètres carrés pour les non isolés. Aussi, près de 21% des isolés considèrent que la taille de leur logement est insuffisante pour leur famille, contre seulement 10% pour les non isolés.

En outre, l’exiguïté du logement des isolés est moins souvent compensée par un accès à un balcon, une cour ou un jardin : pendant le confinement des mois de mars et avril, une personne isolée sur cinq (20%) ne disposait d’aucun accès sur l’extérieur (contre 11% des non isolés).

 

En conséquence, les isolés considèrent plus souvent que leur logement est peu adapté à la superposition des sphères de vie (travail, famille, détente, etc.) qui s’est imposée à la plupart des Français pendant deux mois (Fondation de France, 2020). Parmi les isolés exerçant une activité professionnelle, seuls 37% jugent que leur logement est adapté pour faire du télétravail dans de bonnes conditions (contre 50% des non isolés) et 38% estiment que leur logement est adapté pour concilier vie de famille et vie professionnelle en cas de télétravail (contre 49% des non isolés).

 

L’étude réalisée par le Ministère des Solidarités et de la Santé a permis de dégager trois grandes formes de solitude : vivre seul, être en situation d’isolement relationnel et ressentir un sentiment de solitude (Ministère des Solidarités et de la Santé, Mission Analyse Stratégique, Synthèses et Prospective, 2017). Chacune touche différentes parties de la population française.

La vie seul ou seule

On parle de vie seule quand un adulte vit seul au sein d’un logement.

Qui touche-t-elle ?

Cette forme de solitude touche principalement trois catégories de population :

⚠️ les plus de 75 ans,

⚠️ les CSP les plus défavorisées

⚠️ et les femmes entre 40 et 60 ans, veuves ou cheffes de famille monoparentales qui représentent les deux tiers du total.

Quels sont les facteurs de risque ?

Selon le rapport précédemment cité du Ministère des Solidarités réalisé en 2017, la « vie seul.e » est favorisée par différents facteurs socio-démographiques :

▶️ L’allongement de la jeunesse : ce facteur plonge ses racines dans une série de causes qui s’influencent mutuellement : extension de la durée des études, difficultés d’entrée dans la vie professionnelle ou encore entrée dans la vie familiale bien plus tardive (*Le Monde*, octobre 2017).

▶️ L’instabilité croissante des couples : liée à l’augmentation du taux de divorces, elle favorise également l’augmentation du nombre de personnes vivant seul.e.s.

▶️ L’élévation de l’espérance de vie : elle entraîne une augmentation des occurrences de veuvage, notamment des femmes dont l’espérance de vie est plus élevée que celles des hommes.

▶️ Choix personnels : liés à une tendance à l’individualisation de la société.

🧠 Selon l’Insee, il existe un lien de causalité entre le développement économique d’une zone et le fait de vivre seul.

 

Les zones les plus riches connaissent un taux plus élevé de situations où les individus vivent seuls. Par exemple, la part des personnes âgées de + 75 ans vivant seules est plus élevée en Ile-de-France (39,9 %) et dans les grandes métropoles (40,3 %) que dans le reste du territoire français.

Qui touche-t-il ?

Aujourd’hui, l’isolement relationnel touche principalement quatre catégories de populations :

⚠️ Les hommes : comme l’a démontré le sociologue JL Pan Ke Shon, les hommes sont moins souvent responsables des enfants, ils sont donc moins souvent confrontés à des tiers et ont moins l’occasion de se rendre dans des lieux de socialisation (Insee, octobre 1999).

⚠️ Les plus de 75 ans : en nette augmentation depuis 2010, ce phénomène a été révélé avec la canicule de 2003, laquelle avait provoqué le décès de 15 000 personnes âgées en quinze jours.

⚠️ Les personnes en perte d’autonomie : l’isolement relationnel des personnes en situation de handicap est deux fois plus élevé que dans le reste de la population.

Quels sont les facteurs de risque ?

Toutefois, différents travaux soulignent une pluralité de facteurs quant à l’isolement relationnel. Selon le rapport de 2017 du Ministère des Solidarités et de la Santé, deux causes paraissent prépondérantes.

1️⃣ L’explication socio-économique : l’isolement relationnel touche particulièrement les chômeurs, les inactifs non étudiants et les bas revenus (Fondation de France, 2016). À titre d’exemple, 34 % des isolés ont des bas revenus au sens de l’Insee, soit un revenu mensuel inférieur à 1 200 €. De même, 29 % des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans sont en situation d’isolement relationnel contre 12 % en moyenne dans la population.

2️⃣ La perte d’autonomie : des facteurs comme la vieillesse ou un handicap viennent limiter l’autonomie des personnes. Ils sont d’ailleurs cités dans 10% des cas comme la cause principale de la solitude.

Le sentiment de solitude

Le sentiment de solitude est inégalement réparti au sein de la population. La population concernée ne correspond pas exactement à la population touchée par l’isolement relationnel. En 2015, 38 % des personnes objectivement isolées déclarent ne pas se sentir seules. Ainsi, être seul ne veut pas forcément dire se sentir solitaire !

Qui touche-t-il ?

Le sentiment de solitude est plus intense dans les zones d’isolement géographique. La faible couverture en infrastructures de technologie, les distances à parcourir et l’éloignement aux services, de santé notamment, qui en découle, compliquent en effet encore davantage la situation. Cet enchevêtrement de contraintes affaiblit le tissu social.

Il est important de noter que cette forme de solitude se distingue des deux autres (vie seul et isolement relationnel) par son caractère subjectif.

Dès lors, la population concernée par le sentiment de solitude ne correspond pas exactement à la population touchée par l’isolement relationnel :

En 2015, 38 % des personnes objectivement isolées déclarent ne pas se sentir seules (Fondation de France, L’Observatoire, 2016)).

Quels sont les facteurs de risque ?

Deux grandes catégories de causes sont alors à retrouver :

▶️ individualisation de la société : absence de relations sociales, célibat, séparation du conjoint.e, décès du conjoint.e, éloignement des enfants et des activités familiales

▶️ éloignement de l’emploi : perte d’emploi, passage à la retraite.

▶️ le rôle ambivalent joué par la technologie et les réseaux sociaux

Brian Primack et son équipes de chercheurs de l’Université de Pittsburgh ont montré dans un article de 2017 qu’une utilisation intense des réseaux sociaux peut conduire à un sentiment de solitude (Brian Primack, juillet 2017). En effet, les individus qui utilisent les réseaux sociaux plus de deux heures par jour ont deux fois plus de chances de ressentir un sentiment de solitude par rapport aux individus qui utilisent ces mêmes réseaux moins de trente minutes par jour.

Toutefois, le consensus scientifique n’est pas encore établi : en 2017, des chercheurs de l’Université de Chicago ont mis en évidence la relation dynamique qu’entretiennent le sentiment de solitude et les réseaux sociaux. Leurs recherches montrent que l’utilisation des réseaux sociaux peut augmenter ou réduire ce sentiment de solitude, en fonction des habitudes préétablies des internautes (Nowland, Rebecca, et al. janvier 2018)

Lorsque les réseaux servent à entrer en contact avec d’autres gens et à entretenir des relations déjà existantes, ils font diminuer le sentiment de solitude. Mais quand Internet remplace les interactions sociales hors ligne, cela produit l’effet inverse.

C’est un phénomène important car … l’individualisme urbain met les villes sous tension

Des villes qui doivent être repensées de fond en comble, en intégrant les problématiques d’accessibilité et de lien social

Une fracture sociale d’accès au logement

Dans les principales zones urbaines française, le stock de logements disponibles et accessibles est insuffisant pour soutenir la croissance du nombre de ménages et ce, tant à l’achat qu’à la location.

Selon une étude du Crédoc, le principal facteur est l’inflation du marché immobilier : entre 1996 et 2011, les prix des logements anciens ont été multipliés par 2,5 et les loyers par 1,6, tandis que le revenu a été multiplié par 1,5 (Crédoc, mars 2012). Le parc locatif est devenu, progressivement, de plus en plus marqué sociologiquement en accueillant toujours plus de ménages jeunes, célibataires et aux revenus modestes. Si bien que la hausse des loyers, pourtant moins spectaculaire que celle des prix à l’achat, pèse de plus en plus lourd sur le budget des locataires.

<aside> 🧠 Aujourd’hui, il est de plus en plus nécessaire de disposer de deux salaires pour pouvoir acheter son logement.

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<aside> 🧠 62 % des accédants à la propriété sont des couples bi-actifs, alors que cette proportion n’était que de 35 % en 1990.

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Or, les parcours familiaux et la physionomie des ménages ont évolué : l’âge de la première union a reculé en raison de la poursuite plus fréquente d’études supérieures, et les phases de séparation entre des périodes de vie en couple se multiplient. Aujourd’hui plus d’un locataire sur deux est célibataire, veuf ou divorcé (54 % soit + 17 points par rapport au début des années 80).

La nécessité de mettre en valeur le déficit de logement en zones urbaines

La fracture sociale se double d’une fracture territoriale. le logement pèse d’autant plus lourd dans le budget des Français que leur commune de résidence est grande : à la campagne, les ménages consacrent 11% de leur budget à leur logement (soit 3 600 euros en moyenne chaque année) contre 17% dans l’agglomération parisienne.

Le Crédoc, dans l’étude citée plus haut, explique ces chiffres par le fait que les propriétaires se trouvent davantage en milieu rural qu’en ville et par le montant des loyers. Ces derniers représentent 27% des dépenses de consommation en ville contre 23% à la campagne, quel que soit le niveau de vie des locataires.

Pourquoi y prêter attention dans l’immobilier ?

Si les questions d’accès au logement ne semblent pas poser problème à l’échelle nationale, elles se cristallisent en revanche dans les zones urbaines. Malgré une urbanisation en hausse continue, le nombre de logements disponibles et accessibles ne permet pas de suivre l’augmentation du nombre de ménages.

Cette augmentation de la demande doit être appréciée dans sa globalité, et non être limitée aux seuls logements ; en effet, sans une augmentation concomitante, planifiée et organisée, du nombre de commerces et de services, aucune solution viable ne pourra émerger.

Quelles influences sur l’immobilier ?

Nouvel enjeu : favoriser la rencontre et encourager les solidarités en intégrant cette problématique dès la conception.

Des phénomènes démographiques au long court, comme l’essor des micro-ménages, la multiplication des formats familiaux ou le vieillissement de la population tendent à isoler les personnes. La crise sanitaire et le confinement sont venus se superposer à ces tendances majeures et ont contribué à isoler de plus en plus de personnes.

De nombreux exemples attestent de la responsabilité de l’immobilier quant au renforcement de ce phénomène dont les causes ne sauraient être réduites à la seule exiguïté des logements des personnes isolées évoquée plus haut.

<aside> 🧠 20 % des Français ne sont pas en capacité de construire des relations sociales dans le cadre de leur travail (selon la Fondation de France, dans Étude Les Solitudes en France).

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D’après la psychiatre Marie-France Hirigoyen, la pression psychologique exercée sur les travailleurs en est la cause. Alors que « le collègue devient facilement un rival », la généralisation des open spaces n’a pas amélioré la donne.

Cet espace ouvert censé inviter à l’échange, nécessite pourtant le silence pour ne pas gêner et que l’on communique par l’Intranet ou par messages en allant à l’essentiel. Le temps des palabres est révolu (Ministère des Solidarités et de la Santé, Mission Analyse Stratégique, Synthèses et Prospective, 2017).

De par sa complexité et son étendue, la crise de la solitude doit être gérée par la puissance publique. Toutefois, le bâti se doit de prendre en compte ces problématiques pour mieux les atténuer; dès lors, l’immobilier et l’aménagement doivent être pensés de manière à favoriser les rencontres et le maintien des liens sociaux.

Nouveaux formats, nouveaux espaces.

Heureusement, il existe une myriade de solutions applicables à l’immobilier pour lutter contre la solitude :

▶️ Cafés et conciergeries solidaires.

▶️ Jardins partagés.

▶️ Salles de jeux partagées, ludothèques et animations culturelles.

▶️ Covoiturage et mobilité partagée.

▶️ Habitat intergénérationnel.

▶️ Habitat partagé

▶️ Activités de voisinage.

▶️ Réseaux serviciels pour familles monoparentales.

Du plus classique au plus innovant, chacun de ces espaces représente autant de possibilités de nouer de nouvelles relations.

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