Investir dans l'habitat

Le Futur

Ce que nous anticipons pour les 10 prochaines années

1- Il est temps de réinventer et rénover le logement
1-1 Exergue

Malgré un marché du logement en crise depuis plusieurs décennie et une démographie en profonde mutation, l’offre résidentielle stagne. Vu comme un produit d’investissement sûr par les particuliers comme les institutionnels, l’immobilier résidentiel français et européen évolue très lentement au regard des évolutions sociétales que nous observons (cf fiches 1 à 6).

La crise du Covid-19 a souligné les défaillances du marché résidentiel : coût et abordabilité du logement en ville, travailleurs trop éloignés de leur lieu de travail « essentiel », logements urbains petits voire surpeuplés, conditions de télétravail critiquables, isolement social, peu ou pas d’espaces extérieurs, accès limité aux espaces verts, qualité constructive détériorée, etc. L’habitat, des citadins notamment, doit gagner en qualité et en humanité. Tout en minimisant l’empreinte carbone du logement qui pèse lourd dans la balance climatique.

L’amélioration des politiques de logement social, généralement pilotées par les pouvoirs publics en Europe, sort de notre périmètre d’action en tant qu’acteur du secteur immobilier privé. Néanmoins, l’ensemble de ces questions restent pertinentes pour l’ensemble de populations urbaines, y compris dans le secteur privé.

C’est pourquoi aujourd’hui, nous nous tournons vers l’habitat pour explorer de nouveaux modèles de location qui participeront à résoudre les problèmes que rencontrent les locataires, notamment en ville. Encore et toujours avec l’amélioration de la qualité de vie pour boussole.

1-2 Observations
Le marché de l’« habitat » a besoin de se réinventer

Déficit d’offre

Le marché de l’habitat est aujourd’hui face à un paradoxe : alors que le nombre de ménages à loger en ville augmente (du fait de la réduction de leur taille et de la densification urbaine), le parc de logements disponibles n’augmente pas, ou très peu, et devient de plus en plus obsolète.

En effet, la croissance démographique des villes et la réduction de la taille des ménages, liée notamment à des situations familiales et des parcours biographiques en évolution, génèrent une augmentation mécanique du nombre de logements à pourvoir dans les villes. Et si la ville conserve son attractivité - en donnant à ses habitants accès à une offre culturelle et des opportunités sociales et économiques inégalées - de sévères critiques portent sur la qualité de vie en milieu urbain.

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-1 L'urbanisation

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-3 L'allongement de la vie


Crise de l’abordabilité

Dans un contexte de raréfaction, où la demande dépasse l’offre, les prix augmentent, le stock de logements étant insuffisant pour loger tout le monde. Les phénomènes d’urbanisation, de desserrement des ménages et de hausse des prix conjugués entraînent une crise de l’accès au logement sans précédent. Dans la plupart des grandes villes du monde, il est de plus en plus difficile de se loger.

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-2 Les inégalités et la crise de l'abordabilité

L'OCDE met en valeur la souffrance exacerbée face au logement de la classe moyenne, par rapport aux autres catégories de population : inéligible au logement social, elle ne remplit pas non plus les  criteres de sélection des locataires du logement libre.

OECD iLibrary | Sous pression : la classe moyenne en perte de vitesse

Focus sur Graphique 1.5 (page 30) : les prix du logement, de l’éducation et de la santé ont augmenté plus rapidement que l’inflation globale

Cela nous interpelle tout particulièrement car la classe moyenne rassemble ce que l'on appelle les "travailleurs clés" (“key workers"), c'est-à-dire les personnes instituteurs, infirmiers, policiers, pompiers, éboueurs, employés des administrations publics, etc., dont les professions sont essentielles au bon fonctionnement de nos villes et qui ont par conséquent besoin de se loger en ville, proches de leur emploi.

 L’opportunité d’investissement dans des immeubles de logement en bloc (entiers) devient alors une évidence.

Et comme le prédisaient depuis longtemps les grandes sociétés savantes (IEIF, ULI, etc.), les investisseurs immobiliers institutionnels sont de retour sur le marché résidentiel.

Un peu d'histoire

Depuis plusieurs décennies, trois raisons majeures avaient conduit les investisseurs institutionnels à délaisser le résidentiel : rendements trop faibles par rapport à ceux du bureau,  exploitation complexe car morcelée en une multitude de contrats individuels avec les résidents et, pour finir, corpus réglementaire trop contraignant.

Par ailleurs, les choix politiques (soutien fiscal) successifs ont poussé les français à investir directement dans des logements locatifs. Mais cette classe d'actif n'a jamais vraiment été gérée de manière institutionnelle à grande échelle en France (sauf les logements sociaux et quelques exceptions avec des foncières et assureurs, mais marginalement et presque exclusivement à Paris).

Pourtant le logement locatif offre des avantages insoupçonnés : des rendements d’une très grande stabilité quel que soit le cycle économique ; et des perspectives de gestion et exploitation optimisées grâce à la technologie. C’est pourquoi, à la faveur de la crise Covid-19, les investisseurs retrouvent de l'appétence pour cette classe d’actif très résiliente. C’est sans doute l’une des conséquences de la crise Covid-19 les plus marquées sur le marché immobilier.

L’offre « habitat » doit aussi se diversifier pour s’adapter aux évolutions sociologiques.

Suivant la recomposition des ménages, il n’est plus possible de construire par défaut pour la famille « traditionnelle » composée de deux parents et deux enfants. Aujourd’hui la majorité des urbains vivent seuls, en couple, sont des familles monoparentales ou recomposées. Il faut imaginer plus de modularité et de flexibilité dans le parcours résidentiel pour s’ajuster à nos vies de moins en moins linéaires.

La « crise de la solitude » qui se développe en ville en est un symptôme. La rigidité des modalités de location, qui contrarient la mobilité des travailleurs et défavorisent leur épanouissement professionnel, en est un autre (OCDE, 2018).

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-4 La crise de la solitude

Ainsi, notre véhicule de R&D Curiosity is Keys a identifié, en 2019, ****six axes d’amélioration prioritaires pour le logement :

Multiplier les options de tailles, de formes et de prix,

Offrir une plus grands modularité,

Offrir une plus grande flexibilité,

Créer et accroître les opportunités de tisser des liens humains,

Favoriser la mixité intergénérationnelle,

Renforcer la qualité locative pour les jeunes générations,

Repenser l’expérience utilisateur des locataires grâce à la technologie.

Rappels chronologiques

Frise chronologique & track record

 

AnnéeEvénement historique et marquantsEvolutions des changements d’usagesNouveautés habitat
2012


#Ecologie : Ouragan Sandy à New York


#Tech : Facebook rachète Instagram et fait marque l’histoire de la tech avec son IPO, Lancement de Tinder, Avènement de la réalité virtuelle (Occulus)  #Tech : les ventes de billets SNCF en ligne dépassent les ventes en guichet


#Tech : Les réseaux sociaux deviennent incontournables dans les relations interpersonnelles.  #Economie : Les géants de la tech se créent des positions de monopole dans l’économie mondiale.

 

 
2017
#Ecologie : Ouragans Harvey, Irma and Maria, 17 ODD des Nations Unies #Finance et Tech : Essor des crypto monnaies, Loi Macron favorise l’essor des néo-banques en ligne #Tech : Scandale Cambridge Analytica, Ikéa se dotte d'une application d’achat en ligne, en réalité augmentée #E-commerce : Amazon rachète la chaîne de supermarché Wholefoods,  #Inégalités Sociales : Mouvement #MeToo

#Usages : Le principe de méfiance des militants impose la protection des données privées et une transparence maximale en matières d’écologie et justice sociale.    #Economie : Euromonitor estime que les dépenses liées à l’économie de l’expérience atteindront 8 200 milliards de dollars d’ici à 2028 (Global Consumer Survey)  #Usages : la réalité virtuelle fait partie des attentes d’expériences des consommateurs.

#Démographie : ⅓ des européens sont des ménages solo ou couples #Résidentiel : taux de renouvellement moyen en France est de 1% par an  #Abordabilité : seulement 7% des parisiens pensaient aisé de trouver un logement de qualité  et abordable

2016
#Politique : élection de Trump aux USA et Brexit au UK
#Ecologie
: année la plus chaude dans le monde, ex aequo avec 2020 selon la NASA

#Politique : Équilibres politiques mondiaux fragilisés par la montée des extrêmes.

#Co-living : Large fundraisings from WeLive, Roam, Sonder, and Common. #Co-living : launch of Co-Liv, the international movement for co-living professionals
2020
#Ecologie : les périodes de sécheresse s’allongent en France, feux dévastateurs en Californie
#Economie
: Reconduite des taux bas

#Economie : Confinement Covid19 et boom du e-commerce et du télétravail. 
#Usages :
les Français ont dépensé plus de 100 milliards d’euros sur internet
 
2008-2009
#Finance : Crise des subprimes
#Tech
: Création de Whatsapp

#Economie : Essor de l’économie du savoir pour la Commission Européenne, Nouvel essor pour l’économie du partage ou économie collaborative.  L’économie du partage permet aux individus de louer et/ou échanger leurs biens quand ils ne les utilisent pas. En immobilier, cela permet d’alterner les usages et fonctions d’un lieu dans une même journée, semaine, année. Et d’ainsi développer des services associés, optimiser l’utilisation des surfaces tout en donnant accès aux utilisateurs à des lieux et services à prix décotés. (Etude Curiosity)

#Co-living : prend son envol à San Francisco sur le modèle de l’habitat partagé scandinave, pratiqué depuis les années 80.
2019
#Santé : Pandémie Covid19 
#Ecologie
: Greta Thunberg et “Global Climate Strike”, deuxième année la plus chaude dans le monde, feux dévastateurs en Australie
#Economie
: Croissance annuelle du e-commerce supérieure à 10% en France
#Finance
: Les fonds ESG sont devenus incontournables, leurs actifs sous gestion ont plus que doublé entre 2009 et 2019 pour atteindre $90B en 2019 aux US et $132B en Europe (Vanguard et Bloomberg). #Tech : Getaround (anciennement Drivy en France) devient la marque d’autopartage leader en Europe et aux États-Unis, réunissant près de 5 millions d’utilisateurs et plus de 70 000 véhicules

#Ecologie : Le monde prend conscience de l’urgence climatique. 
#Usages :
Quelque soit la fonction des espaces dans lesquels ils vivent, travaillent, se divertissent, les utilisateurs cherchent à vivre des expériences de qualité. Le lien humain, l’offre servicielle et la flexibilité d’usage sont devenus les nouveaux mots d’ordre de l’immobilier.  #Usages : On peut désormais faire ses courses sur Instagram avec “Checkout on Instagram”. Essor du “social selling”. 56% des Français font des recherches sur leur mobile avant leurs achats, 52% localisent les magasins sur leur mobile. L’immobilier doit se référencer en ligne. #Usages : Avènement d’une consommation responsable. 67% des Français disent avoir changé certaines de leurs pratiques et 13% déclarent faire tout leur possible pour réduire l’impact de leur consommation selon le Baromètre 2019 de la consommation responsable Greenflex – Ademe. #Usages : Essor de la consommation locale : 77% des consommateurs déclarent essayer d’acheter des produits locaux aussi souvent que possible (Kantar Worldpanel).

#Résidentiel : Le parc locatif français est jugé de qualité médiocre, avec peu, voire pas, de services associés. Car c’est un parc privé et morcelé entre de très nombreux propriétaires individuels
2014
#Tech : Facebook rachète Whatsapp, l'intelligence artificielle et la commande vocale se développent avec Alexa et Siri notamment #Santé : Ebola,  grande épidémie mondiale  #Finance : Réglementation du crowdfunding en France, Le nombre de fonds Core+, Value-Add et Opportunistes croit aux USA.

#Politique : Suite aux lois de décentralisation  qui renforcent la structure politique et administrative des métropoles, création de 22 métropoles en France. #Economie : le e-commerce est plus gros employeur que la publicité ou la presse en France. 112 000 emplois contre 87 000 en 2011.
 
2010
#Ecologie : Tempête Xynthia en France
#Tech
: Sortie de l’iphone 4 et lancement de FaceTime

#Démographie : les Millennials (génération Y) a 30 ans, dépense investit et prend des décisions dans l’entreprise. Ils ont grandi avec le numérique, exigent de la flexibilité dans toutes leurs activités, valorisent l'equilibre pro/perso plus que la carrière, travaillent avec leur entreprise et non plus pour, préfèrent avoir accès à des services de qualités que de posséder des biens.
 
2011
#Ecologie : Tsunami et catastrophe de Fukushima 
#Inégalités Sociales :
Mouvement Occupy Wall Street, Printemps Arabes, Malala devient l'adolescente la plus célèbre du monde
#Politique
: début du conflit en Syrie
#Tech
: Mort de Steve Jobs, Essor de Netflix et Spotify, Création de Zoom, Uber arrive à Paris. 
#E-commerce
: 1 millions de nuits vendues sur Airbnb.


#Bi-résidence : 29% des jeunes parisiens et 27% des +60 ans pratiquent la double résidence
2013
#Inégalités sociales : l’immeuble Rana Plaza abritant une usine textile s'effondre au Bangladesh #Politique : Snowden leaks NSA information
#Inégalités Sociales
: mariage pour tous en France

#Economie : Les revenues issus de l’économie du partage atteignent $15 billion.
 
2015
#Ecologie : Accords de Paris, prise de conscience de l'intensification et augmentation de la fréquence des épisodes climatiques méditerranéens (inondations notamment), premières “marches pour le Climat” #Inégalités Sociales : Mouvement Black Lives Matter gagne du poids
#Tech
: Véhicules autonomes, privatisation de la conquête de l’espace avec SpaceX, Deliveroo dans 12 pays et 84 villes.

#Démographie : la génération Z a 20 ans et veut changer le monde. Ils ne connaissent pas le monde sans technologie, sont nés dans les réseaux sociaux, valorisent le partage et le lien humain plus que leurs aînés, ont plusieurs activités professionnelles en parallèle. 
#Usages :
Les besoins en flexibilité des entreprises, d’une part, qui font face aux crises financières, enjeux du numérique et du changement climatique, et des utilisateurs d’autres part qui sont habitués à pouvoir consommer en quelques clics, invitent le bureau XXX

#Co-living : identified by ULI USA as one of the major trends for young generations
2018
#Finance et Tech : essor des crypto monnaies, les investissements en capital risque croissent de $18B à $56B entre 2010 et 2018 (Dow Jones VentureSource)
#Politique
: la RGPD protège les données personnelles. 
#Ecologies
: premiers feux dévastateurs en Californie, « critique idéologique de la grande distribution » 
#Inégalités Sociales :
mouvement des Gilets Jaunes

#Economie : plus de 23 milliards d’euros investis en capital risque depuis 2010, dans des startups de l’économie du partage, les investissement dans les Fintech françaises depuis 2010 atteignent 1,5 milliards d’euro.

#Résidentiel : montants investis > €1bn par semaine en Europe #Multifamily : €40B investis dans le logement multifamilial en Europe  #Co-living : growth of Starcity, Ollie, Outsite, Quarters
#Flex Living
: growth of Stay Alfred, Bungalow, Medici Living, launch of Zeus and Lyric (now bought by airbnb) 
#Démographie
: La majorité des français est séparée ou célibataire
#Senior
: 82 % des +de 60ans considèrent qu’entrer dans une structure d’accueil signifie la « perte de son autonomie de choix »
1-3 Évolutions d’usage : les locataires sont à la recherche de logements bien gérés, qui protègent leur santé, la planète, et apportent souplesse et qualité à leur cadre de vie

Aujourd’hui, les locataires en ville font face à de nombreuses difficultés pour trouver un logement. Le prix des loyers est très élevé, les appartements de qualité sont rares, la concurrence est forte et les critères des agences de location sont difficiles à satisfaire - d’autant plus si on est entrepreneur ou de retour de l’étranger, par exemple.

Une fois le logement obtenu, le parcours du combattant se poursuit : les procédures d’emménagement et de déménagement sont datées, chronophages, énergivores et coûteuses, le tout pour un produit final de piètre qualité. En effet, les propriétaires et gestionnaires sont généralement injoignables et peu intéressés par le bien-être de leur locataire une fois le bail signé. De nombreux frais incombent aussi au locataire, qu’il s’agisse de l’achat d’électroménager ou de la petite maintenance - sans parler du fait que les réparations à la charge du propriétaire sont souvent effectuées à moindre coût, et donc de mauvaise qualité. Et dans le cas d’une habitation meublée, l’aménagement sera la plupart du temps fait avec des meubles de récupération ou de très mauvaise qualité.

De ces difficultés dans « l’expérience utilisateur » du locataire d’aujourd’hui, émergent des pistes pour penser les logements de demain

L’évolution de l’habitat doit accompagner celle des modes de vie : un logement bien construit, adapté à mes besoins et à ceux de ma famille (parfois monoparentale, parfois recomposée), situé en ville tout en restant abordable.

Un logement animé qui favorise la vie sociale : on y connaît ses voisins ainsi que les habitants du quartier. Il est possible de participer régulièrement à des rassemblements de voisins ou même d’échanger des services au quotidien (ménage, babysitting, etc.).

Un logement qui favorise le bien-être et la protection de l’environnement : les matériaux employés sont éco-responsables. Il est alimenté par le biais d’énergies renouvelables et vise un haut niveau d’efficacité énergétique. Il encourage les formes de mobilités douces et réduit drastiquement le recours à la voiture individuelle. Il offre une palette de services qui permettent au locataire de gagner du temps et de se consacrer à la maximisation de son bien-être.

Un logement pensé pour offrir les meilleures conditions de travail : parce qu’il est situé à proximité des bassins d’emploi, parce qu’il donne accès à un espace de télétravail de qualité, et parce que son prix est abordable et m’évite de vivre dans la périphérie lointaine, à une heure de route ou plus de mon lieu de travail.

Figure 1., Les logements de la décennie 2021-2031, Curiosity is Keys

Figure 1., Les logements de la décennie 2021-2031, Curiosity is Keys

1-4 Stratégie(s) immobilière(s) et vision

Le logement de la décennie 2021 - 2031 sera « facile à louer, facile à vivre et facile à quitter » **(Claire Flurin et Catherine Sabbah, Les Échos, avril 2020).

Cette affirmation oriente vers quatre grandes catégories de solutions immobilières :

Multiplication des résidences locatives, détenues et gérées d’un seul bloc, par des investisseurs professionnels.

Des résidences dans lesquelles la technologie permettra de gérer son logement facilement, en temps réel, et dans lesquelles les propriétaires proposeront des gammes de prix variées avec une attention particulière pour la classe moyenne, aujourd’hui oubliée dans les programmations de logement neuf.

Renforcement des espaces partagés dans le résidentiel

En favorisant en premier lieu le co-living, car cet habitat partagé répond aux enjeux de flexibilité et au besoin de sociabilité des citadins (voir « Le marché du co-living, Contextes, attentes et opportunités », Curiosity is Keys, septembre 2020).

Définition

Le Co-living, qu’est-ce que c’est ?

Comme l’a établi le laboratoire et association professionnelle internationale Co-liv sur la base de sources multiples, c’est une forme d’habitat géré par une tierce partie professionnelle, dans laquelle les résidents partagent des espaces et/ou des services afin d’accéder à une meilleure qualité de vie. Elle se distingue de la colocation, des résidences étudiantes, de la location classique (meublée ou non) ou des appart-hôtels par l’intégration de services et la présence d’une communauté.

Les atouts du co-living face aux différentes solutions d’hébergement, Curiosity is Key

Figure 2. Les atouts du co-living face aux différentes solutions d’hébergement, Curiosity is Keys

Émergence de solutions d’hébergement mixtes où l’on vit, télétravaille et se divertit

Le nouvel équilibre présence au bureau / télétravail se traduit de façon très concrète dans le secteur résidentiel : le logement de demain doit permettre de se rendre facilement sur son lieu de travail, mais doit aussi proposer un cadre de travail de qualité, mutualisé ou pas, au sein de l’immeuble.

Hybridation de la propriété et de la location pour pouvoir construire un patrimoine

S’endetter sur toute une vie pour un logement qui ne pourra pas évoluer selon leurs propres souhaits rebute les nouvelles générations. D’autres solutions sont possibles : les créatifs et les curieux penseront à la dissociation de propriété, au co-investissement, au crédit-bail logement, ou à des viagers collaboratifs.

Idée

Cette thématique nous intéresse car une société de gestion pourrait jouer le rôle d'intermédiation financière entre des populations qui ont déjà du patrimoine à valoriser avec recherche de rendement et des populations qui souhaitent se constituer un patrimoine dans le temps, sans sacrifier l'usage.

  Finalement l’immobilier résidentiel se réorganise lui aussi.

Une première étape est l’introduction de gestionnaires, qui, d’une part, veillent à la bonne maintenance technique des immeubles et, d’autre part, assurent l’animation des lieux, rendant la location de son logement facile, agréable et conviviale.

Pour aller plus loin, nous pensons que le logement idéal pour la décennie qui vient comprendra :

des espaces partagés, qui améliorent la qualité de vie mais que l’on ne pourrait pas se permettre d’acheter ou louer seul, sans les mutualiser ;

des services mutualisés avec les voisins de l’immeuble et du quartier, là encore rendus plus accessibles par la mise en commun de ressources et l’achat en groupe ;

et enfin des activités de voisinage qui favorisent la sociabilité au sein des espaces communs, dans son immeuble, avec ses voisins, mais aussi chez soi.

Les caractéristiques du logement idéal pour la décennie qui vient, Curiosity is Keys

Figure 3., Les caractéristiques du logement idéal pour la décennie qui vient, Curiosity is Keys

1-5 Stratégie d’investissement envisageable
nvestir dans des formes de logements qui répondent aux besoins réels et quantifiés des résidents urbains plutôt qu’aux intuitions et habitudes des promoteurs

Notre industrie a besoin de données et d’analyse plus rigoureuse pour objectiver les velléités de ceux qui conçoivent et construisent en masse d'une part, et les agendas politiques d’autre part.

Les besoins en logement se renforcent, particulièrement pour les classes moyennes qui sont poussées en périphérie des grandes villes par manque de moyen pour se loger à proximité de leur bassin d'emploi. Ce besoin en logement s'est par ailleurs diversifié pour s'adapter aux nouveaux modèles familiaux (couples sans enfants, parents solos, familles divorcées etc.) ou aux modes de travail modernes (télétravail, déménagements fréquents, bi-résidence etc.). Et à ces évolutions de la demande s’ajoutent des impératifs de santé et de bien-être comme la possibilité de dégager du temps pour faire du sport ou lutter contre l'isolement et la solitude qui touchent une majorité des urbains français.

Investir dans un habitat adapté aux modes de vie actuels

Finalement, cinq grands enjeux se distinguent. Ce sont eux qui détermineront la qualité d’un investissement résidentiel demain.

Pour aller dans le sens de l’histoire, ces logements devront être :

  1. urbains, abordables et à impact positif sur la santé ;
  2. locatifs de qualité, variés et adaptés aux familles modernes ;
  3. bénéficiant d’une exploitation professionnelle ;
  4. créateurs de liens humains ;
  5. conçus pour le télétravail ou le travail à distance fréquent.
Investir et développer des immeubles d’habitat géré

 Entrée différenciante et innovante sur le marché résidentiel français, l’habitat géré, autrement appelé multifamily housing, est une stratégie d’investissement solide car appuyée par des mouvements démographiques et de long terme, des évolutions sociétales profondes et répondant à l’inquiétant manque de modernisation de la gestion locative dans le reste du parc locatif.

Autre variation de logement locatif géré**, le Build-To-Rent est une forme de logement locatif « prêt-à-vivre »**, destiné aux familles mais plus généralement à toutes les générations. Chaque immeuble est détenu, en bloc, par un ou plusieurs investisseurs institutionnels qui en assurent la bonne gestion. L’exploitation et l’animation professionnalisées du site permettent d’apporter :

  1. de la flexibilité, au travers d'une gestion locative hyper-facile, hyper-fluide  « à la co-living » ;
  2. du confort au travers d'aménités et espaces communs inédits pour le logement français ;
  3. de la qualité de vie grâce à une gamme de services du quotidien sur mesure ;
  4. et enfin de la convivialité et des liens humains grâce à une présence humaine et des activités de voisinage.

Ces typologies attirent les investisseurs privés de tous niveaux ainsi que les institutionnels et permettent d’apporter une contribution positive au logement français : amélioration du stock résidentiel bâti, modalité de location plus fluides et flexibles, expérience de vie facilitée, valeur sociale pour les classes moyennes, etc.

Exemple chez Keys REIM

Une approche nouvelle du coût du logement : le coût réel du logement pour un ménage locataire du parc privé est bien supérieur à son simple loyer. Il convient en effet d'ajouter au loyer de nombreuses dépenses réglementaires, contractuelles, ou courantes (assurance habitation, frais d'agence, électricité ou gaz, ameublement & électroménager, menues réparations, internet, accès au sport,...). A partir de ce constat, Keys REIM a conçu un modèle d'investissement et d'exploitation de logement locatif géré qui permet de limiter le coût global du logement en modernisant la gestion des logements (meilleur entretien, économies d'échelle sur les dépenses réglementaires, contractuelles et courantes...) et en mutualisant certains espaces (espace extérieur, chambre d'ami, bureaux...).

Rechercher un impact social positif

Le marché résidentiel à destination des classes moyennes est particulièrement peu développé. Or elles représentent la majorité des ménages désireux de vivre en ville.

 Il est opportun de développer une offre de logement adaptée aux travailleurs clés et membres de la classe moyenne élargie, hors logement social public.

En outre, le logement occupant une place centrale dans les Objectifs de Développement Durable de l’ONU, il constitue une excellente opportunité pour apprendre à se saisir des enjeux et méthodes de l’investissement à impact, ou impact investing.

Définition

L’investissement à impact offre à l’investisseur immobilier un cadre d’analyse et des outils d’aide à la décision permettant de maximiser la valeur sociétale de son actif et donc l’impact positif de ses actions sur la planète et ses habitants.

Durant la décennie à venir, ces méthodes d’analyse et enjeux d’impact deviendront incontournables pour les occupants et les investisseurs institutionnels, notamment.